08/05/2012 - MJC du Vieux-Lyon,

Michel Kemper

Ces « Chants mêlés » de Bezriche et Bonnadier...

MJC du Vieux-Lyon, 4 mai 2012, la salle n'est pas très grande mais bondée. Deux lyonnaises font récital commun. Natasha Bezriche et Isabelle Bonnadier. Elles et leur pianiste et complice Sébastien Jaudon se mettent en bouche une sélection de chansons et de poèmes.

De ces chansons que d'aucuns tiendront pour vieilles, fatiguées, ringardes. Pensez ! du Dimey, du Leprest, du Nougaro, du Barbara, du Vasca et du Bertin, du Ferré et du Joyet, du Leclerc et du Sylvestre… Qu'on croit connaître. Et que, stupéfaits, on redécouvre, par ces deux formidables interprètes qui se délectent du verbe. Il a y la brune, il y a la blonde. L'une fait plutôt dans le grave et ça lui va bien ; l'autre, non dans le futile, mais le plus léger, encore que. Il y a ce qu'elles chantent chacune de leur côté. Et ce qu'elles entonnent à deux, en duo, ou chant/contre-chant. Des chansons, mais aussi des textes (Andrée Chédid, Claire Florentin, Henri Bauchau, Liliane Wouters, Pierre de Ronsard…), poètes et chanteurs même combat.

S'il n'y a pas à proprement parler de mise en scène, de mise en espace dans cet espace restreint, il y a mise en voix, impliquée, qui fait délice de chaque mot, de chaque vers. Bien sûr que peu ou prou on connaît ces chansons, patrimoine évident, bagage exemplaire, pour qui sait écouter. Mais, comment dire… On les redécouvre comme jamais. On sait par l'ADN de chaque chanson qu'il s'agit ici de Bertin, là de Nougaro, d'un Brassens qui baille à Corneille, d'une Hélène Martin. Ou d'une Sylvestre. On le sait, simplement : du reste, on nous a remis le menu, à l'entrée. Là, les mots sont portés différemment, la voix module autrement, parfois opère en possible opéra (Isabelle est artiste lyrique…). Il y a rare dramaturgie (les deux sont comédiennes) dans le rendu des vers, puissance d'évocation, torrent d'émotion partagée. Et nous de boire chaque mot, de ne plus voir ni sentir le temps passer. Je le disais il y a peu de Christian Camerlynck et c'est pareil pour ces dames : « Les textes vivent leur vie, autonomes, désincarnés, sans lourde tutelle, sans qu'ils soient obligés de toujours vivre les mimiques de leur auteur, les mêmes éternelles intonations… C'est l'art de nous rappeler ce qu'est un interprète, sa grandeur, par son exemple où il combine modestie et pur talent. » Comment ne pas dire la même chose avec Bezriche et Bonnadier ? Comment ne pas dire, grand sacrilège, que le Perlimpinpin de ces dames est de loin supérieur à la matrice Barbara ? Qu'Isabelle et Natasha y mettent bien plus que leur art dedans : il y a part d'elles en ces interprétations toutes somptueuses. A ces félicitations, on n'oubliera pas Sébastien, l'inspiré pianiste, qui, sans être tout à fait dans l'ombre, travaille à cette réussite et parfois, donne aussi de la voix en plus du clavier. A ces bijoux, ces perles de chansons, ces trois-là font formidable écrin !

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